Contexte et justification
L’Université Polytechnique de Bobo-Dioulasso (UPB) créée par Décret n° 95-340/PRES/MESSRS du 19 septembre 1995 et rebaptisée Université Nazi BONI en 2017, est un établissement public de l’Etat à caractère scientifique, culturel et technique (EPSCT), chargé d’enseignement supérieur, de recherche scientifique et d’innovation. Elle a été créée dans le but d’étendre l’offre d’enseignement supérieur à la deuxième ville (capitale économique) du pays qui en était dépourvue. Après 28 ans d’existence, de nombreux progrès ont été réalisés tels que :
l’augmentation croissante de l’offre de formation destinée au public dans les domaines des sciences et technologies, des sciences humaines, des sciences économiques et de gestion, des sciences juridiques et politiques, des sciences de la santé ;
la mise en place du système LMD dans le but de rendre l’étudiant responsable de sa formation,
la formation de très nombreux cadres du pays.
Cependant, à l’image de la plupart des universités africaines au Sud du Sahara, l’Université Nazi BONI n’a pas réussi à rester en phase avec les besoins du marché du travail en Afrique et au Burkina Faso en particulier. Avec l’essor des industries extractives, des TIC, le développement rapide des technologies, le Burkina Faso a besoin de diplômés locaux possédant des connaissances à jour dans ces domaines. Le développement des pays nécessitant une capacité humaine de haut niveau et qualifiée afin d’identifier et exploiter les opportunités qu’offre la mondialisation croissante, un investissement dans l’enseignement supérieur offrira au BURKINA un avantage important. L’enseignement supérieur dans le domaine des sciences et technologies pourrait alors jouer un rôle important pour la transformation du pays car il est susceptible de transmettre aux jeunes des connaissances et compétences fondamentales qui leur font défaut.
Le défi auquel l’Université Nazi BONI fait face est de prendre sa destinée en main au lieu de rester une université en développement assisté. Pour y parvenir et œuvrer dans l’intérêt du pays, elle se doit d’établir des relations et programmes multilatéraux dans lesquels des initiatives conjointes ou des coopérations promouvront la qualité de la formation, la mutualisation des ressources et capacités avec les entreprises. C’est fort de ce constat que le programme excellence 2030 de l’Université Nazi BONI a été mis en place. Il permettra à l’Université de relever un certain nombre de défis.
Objectifs du programme
2.1 Objectif principal
Faire de l’Université Nazi BONI un puissant moteur de développement et de la transformation sociale du BURKINA FASO à l’horizon 2030.
2.2 Objectifs spécifiques
Il s’agira plus spécifiquement :
de mettre sur le marché de l’emploi, des diplômés qualifiés à même de booster l’industrie locale ;
d’impulser un espace productif scientifique de haute technologie au BURKINA FASO ;
d’apporter des solutions techniques aux problèmes majeurs de la société.
Pour atteindre ces objectifs, plusieurs actions seront menées.
Actions du programme
Les actions qui seront entreprises dans le cadre de ce programme visent à atteindre les objectifs déclinés plus haut. Elles devront être réalisées à travers un certain nombre d’activités.
Moderniser les infrastructures des apprenants et du personnel enseignant
L’Université Nazi BONI évolue depuis quelques années dans une situation caractérisée par l’insuffisance d’infrastructures pédagogiques. A cela s’ajoute la vétusté des infrastructures existantes. La modernisation de ces infrastructures à travers la réhabilitation et l’équipement des laboratoires et des ateliers de travaux pratiques permettra aux enseignants-chercheurs d’offrir des formations de qualité dans des cadres appropriés aux étudiants.
Comme action à mener, il faut :
réhabiliter et équiper les amphithéâtres et les salles de cours ;
acquérir des équipements de haute qualité au profit des laboratoires et ateliers de travaux pratiques ;
réhabiliter et équiper les bureaux des enseignants.
Moderniser les processus et les procédures
Le fonctionnement actuel de l’administration est caractérisé par une certaine lourdeur qui font que le traitement de certains dossiers et la prise de certains actes trainent. La modernisation des processus et procédures s’avère donc nécessaire pour être plus efficace dans le traitement des dossiers. Il faut alors envisager la mise en place des plateformes automatisées numériques dédiées et des solutions logicielles.
Promouvoir la recherche scientifique
Pour promouvoir la recherche au sein de l’Université Nazi BONI, certaines activités seront menées pour atteindre les objectifs. Il s’agit entre autres :
Du renforcement des capacités du personnel académique à travers la formation, la certification des compétences et les stages ;
La formation des enseignants en pédagogie universitaire, en encadrement et en rédaction d’articles scientifiques. ;
La construction et l’équipement de laboratoires de recherche au profit des enseignants-chercheurs ;
l’organisation d’un congrès annuel qui permettra aux chercheurs de présenter les résultats de leur recherche ;
Cultiver la capacité de résolution de problèmes
En quête de l’excellence, l’Université se doit de développer sa capacité à identifier et résoudre les problèmes qui entravent la performance d’une entreprise. La résolution des problèmes se retrouvent ainsi être un élément essentiel de la performance d’une Université. Dans un environnement économique en constante évolution, il est crucial pour l’Université d’être capable de s’adapter rapidement et efficacement aux changements. La résolution des problèmes joue un rôle clé dans cette capacité d’adaptation, en aidant les entreprises à identifier les problèmes, à mettre en place des solutions innovantes et à tirer les enseignements des échecs et des réussites.
Favoriser l’expression du génie créateur
Cette action a pour but de permettre aux étudiants de montrer leur savoir-faire à travers des compétitions telles que les hackathons. Elles mettront en relation des étudiants de compétences diverses afin de stimuler au mieux l’intelligence collective. In fine, elles devront permettre aux étudiants de résoudre des problèmes spécifiques posés par les entreprises et favoriser l’éclosion de jeunes entrepreneurs.
Renforcer les relations entre les acteurs industriels, la société et le monde scientifique
La diffusion de la culture scientifique, technique et industrielle est l’une des missions de service public de l’Université. Cette action vise à améliorer les relations entre le monde scientifique, les acteurs industriels et la société afin de permettre à tous les publics de s’approprier les savoirs issus de la recherche, de la formation et de l’innovation. Elle permettra aussi de communiquer et informer de façon permanente sur les filières et métiers « sciences et technologies » et de la recherche fondamentale et appliquée. Nous envisageons alors d’organiser des rencontres périodiques d’échanges entre les différents acteurs de la région.
Garanties de succès
Tout d’abord, le programme se veut transparent et participatif. Il regroupera l’ensemble des acteurs de l’Université et ses partenaires. Un comité de gestion du projet sera mis en place entre l’Université et ses partenaires. Ce comité se réunira chaque trimestre pour évaluer le projet. Un congrès annuel passant en revue tous les aspects majeurs du programme sera organisé.
Premiers grands succès du programme
Dans le cadre de la modernisation de l’environnement des apprenants et du personnel enseignant, le projet a obtenu un contrat de sponsoring d’équipements d’éducation et de recherche d’une valeur de plus de 700 millions de francs CFA de la part de la société allemande Rhode & Schwarz. Cette société s’inscrit alors comme un partenaire sûr (catégorie diamant) de l’Université dans ce programme.
Les équipements d’éducation et de recherche fournis par la Société Rhode & Schwarz seront d’un apport certain dans la réalisation des travaux pratiques de qualité. Ils induiront par ailleurs une recherche scientifique et technologique de qualité. En outre, ces équipements de mesure permettront à l’Université de répondre aux différentes sollicitations des entreprises dans le cadre non seulement de la formation continue de leur personnel mais également dans le cadre d’autres prestations de service telles que les dépannage, réparation et maintenance de certains équipements.